Les oiseaux sont des vertébrés oviparés de plumes, avec un bec, deux pattes et deux ailes, qui volent et qui gazouillent : petites boules gracieuses, légères et fragiles, tels le pinson, la bergeronnette ou la mésange bleue, mais aussi, c'est à n'y pas croire, l'autruche, qu'on collerait facilement chez les pachydermes tant elle est aux oiseaux ce que César est à la sculpture : une incongruité. Lourde, chafouine et stupide, l'autruche est si peu accorte, malgré ses jolies plumes au fion que lui envient les bécasses des Folies Bergères, qu'elle cache sa tête et sa honte dans le sable.
On divise les oiseaux en quatre pour les manger et en huit pour les catégoriser.
1 - Les passereaux ou passériformes :
Ce sont les plus nombreux, on en compte 5900 espèces. C'est bien simple, un oiseau sur deux est un passereau. Mais il n'est pas toujours facile de savoir lequel. Moi-même, devant un couple d'autruches, je suis perplexe. Le merle, la grive, le moineau ou l'étourneau sont des passereaux. Mais l'hypolaïs polyglotte, la bouscarle de cetti, le phragmite des joncs et le quiscale bronzé aussi. Pourtant de nos jours certains se font rares, tel le rossignol dont on n'entendra bientôt plus le chant car il est, comme Etienne Daho, un chanteur en voix d'extinction.
2 - Les palmipèdes :
Oiseaux avec palmures aux doigts, ou palmes, comme le canard, le pélican, le guillemot ou la mouette. Cette particularité leur permet de nager, un peu comme le font en eaux troubles ces drôles d'oiseaux enpingouinés palmés à Cannes, que sont Lelouch et autres bécassines. On peut le lire dans le canard.
3 - Les échassiers :
Oiseaux tout en longueur telles la cigogne de Strasbourg, la grue de Saint Nazaire et la outarde de Dijon qui passent leur temps embourbés dans les marais nauséeux et puent des pieds mais ne le savent pas tant sont longues leurs pattes. Le héron au long bec emmanché d'un long cou est bien embêté, paraît-il, pour manger une cassolette de fruits de mer dans une assiette plate, mais il semble que cette situation, n'en déplaise à Just Fontaine, excellent buteur par ailleurs, ne soit qu'une fable.
4 - Les rapaces :
Oiseaux fourbes, aux doigts et becs crochus qui font rien qu'à prédater comme des bêtes. En permanence. Le jour, la nuit, ils font régner la terreur. Le faucon épouvante et la chouette effraie. Ce sont des carnivores. Ils mangent de tout : des reptiles, des rongeurs, des poissons, des insectes, d'autres oiseaux. Certains mangent même des cadavres. On les appelle les charognards, comme le vautour, le condor des Andes et le syndic des entreprises, oiseaux impitoyables à l'œil torve qui n'attendent même pas toujours la mort de leur proie pour lui becqueter les entrailles. Les rapaces vivent dans les hauteurs, comme l'aigle royal qui niche très haut dans les aires.
5 - Les coureurs :
Les coureurs, comme l'autruche (voir plus haut), le nandou ou l'émeu, sont des énormes boules de plumes d'où émergent par le haut une perche supportant (c'est le mot juste) une toute petite tête d'ahuri et par le bas deux perches qui vont jusqu'au sol. Ils courent mais ne volent pas, à part leur nom: «oiseau». Car ils insultent leurs congénères, n'ayant d'oiseau que le nom. D'où l'expression «nom d'oiseau» signifiant insulte. Ils courent très vite se cacher dès qu'ils entendent rigoler derrière eux. Il n'y a pas grand chose d'intéressant à ajouter si ce n'est que la chair d'autruche est savoureuse, maigre et contient moult protéines et minéraux.
6 - Les gallinacés :
Oiseaux comme le poulet, la pintade, le dindon ou le faisan, plus stupides encore que les coureurs et dont l'utilité est strictement culinaire. On mange leur chair et leurs œufs. Mais contrairement à une idée répandue, si la poule pond, le coq aussi. On ne vante plus la saveur de l'œuf mollet de coq. Par ailleurs, le coq gaulois, porte-parole de la France nationaliste chauvine, orgueilleuse mascotte des insupportables supporters, girouette empalée sur nos clochers ruraux, vous pond plus de bêtises à la minute qu'une chanson de Patrick Bruel. On peut affirmer sans se tromper que les gallinacés ne volent pas haut.
7 - Les grimpeurs :
Oiseaux au bec robuste, extrêmement zygodactyles puisqu'ils possèdent deux orteils vers l'avant et deux vers l'arrière, patte en X qui leur permet de grimper le long des troncs d'arbres. Doigts de pied en éventail, les grimpeurs sont des oiseaux peinards. Les principaux représentants en sont les pics et les perroquets. Ces derniers sont fort intelligents, capables de concepts et de fabriquer de leur bec des outils végétaux. Ils peuvent aussi imiter la voix humaine, mais ce n'est pas ce qu'ils font de mieux et en règle générale, ils gagnent à s'écraser, même si Coco n'est pas content.
8 Les colombins :
Pigeon, colombe, tourterelle. Oiseaux dont personnellement l'utilité m'échappe. Depuis l'invention du téléphone, aucun message ne transitant plus par pigeon voyageur, le pigeon ne se résume plus qu'à une chose : sa fiente. Comme le chien sur le trottoir ou le supporter du PSG, le pigeon n'a qu'une idée en tête : semer sa merde. C'est pourquoi il porte un nom approprié : colombin. Bien fait ! On peut aussi le manger, bien sûr avec de la mayonnaise car la vengeance est un plat qui se mange froid. Mais certains l'aime chaud comme disait Marylin qui était un peu désaxée. Nobody's perfect.
Les oiseaux sont comme nos illusions, à l'âge adulte ils s'envolent. En résumé on peut dire que les oiseaux sont des animaux sympathiques, à part peut-être la bécasse stupide, le faisan sans scrupule, le faucon mais vrai méchant, le hibou asocial, le manchot flemmard, la pie cleptomane, le grossier butor, la buse ignare, le corbeau délateur, la cocotte qui pue, la dinde niaise et bien sûr l'autruche, qui, rappelons le, est classée parmi les oiseaux depuis Charles Linné qui aimait bien porter un entonnoir sur la tête.